
De Camurac au château de Montségur (bivouac)
Jour 15
Depuis ma nuit à Puilaurens, et après avoir regardé des photos des châteaux suivants, depuis Quillan, je sais que je vais aller dormir à Montségur. En plus, le temps est magnifique, donc, même à 1207 m, je ne craindrai pas le froid. Par contre, du fait de l'état de mon matelas, je décide de terminer mon périple à Foix, (comme prévu initialement), ce qui ne me laisse plus que 2 nuits et 3 jours de marche.
Direction Comus puis les gorges de la Frau, un canyon creusé par le Grand Hers, sur une profondeur de 300 à 400 m. Elles sont tellement encaissées que le GPS en perd ses repères.
Très vite, je découvre le ruisseau à sec, au point de pouvoir prendre une photo directement depuis le lit du Grand Hers. Il n'a pas assez neigé ces derniers mois, la fonte des neiges n'a pas pu alimenter le cours d'eau.
Les reliefs déchiquetés m'accompagnent jusqu'à un petit sentier en sous-bois qui remonte jusqu'à Montségur.
A Montségur, même les bacs à fleurs portent la croix cathare. De nombreuses maisons, dans les villages, portent la croix cathare, gravée sur les murs, ou sur des fanions accrochés aux murs.
Au pied du château est signalé le "Camp des Crémats", lieu supposé du bûcher où périrent plus de 225 "Parfaits et Parfaites" le 16 mars 1244. Nous arrivons ensuite à une stèle érigée dans les années 60 par la Société du Souvenir et des Etudes Cathares, en souvenir de ce massacre, avec des rubans, fleurs et bougies, commémoratifs.
Juste avant l'arrivée devant l’enceinte du château, est posée une plaque en hommage à l'écrivain et poète Maurice Magre, qui a contribué, au début du XXème siècle, à faire connaître la martyre des cathares du XIIIème siècle.
Au sud, on aperçoit le pic de St Barthélémy.
Malgré l'interdiction et malgré mon vertige, je monte sur les remparts ; je dois me tenir à la rambarde, tandis que des visiteurs vont s'installer tranquillement sur ces remparts pour discuter ou déguster une bière devant le spectacle du soleil couchant.
Une fois ma tente installée, je contemple le coucher de soleil, portée par l'excitation d'être en ce lieu mythique, seule, sauf quand un petit Cessna vient survoler les environs, comme si j'avais pris possession des lieux. Je tourne et retourne dans chaque recoin, et j'attends que la nuit soit vraiment installée pour aller me coucher.
Durant la nuit, je vais entendre des rapaces à proximité, mais, bien au chaud dans mon duvet, je n'irai pas les voir.