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Dans les gorges de Fontainebleau (77, 2 jours avec bivouac)


20-21 décembre 2020
A proximité de Fontainebleau, découverte des sentiers des gorges de Franchard et d'Apremont.

Une vraie découverte, je ne connais pas du toute cette forêt, ni ce relief très particulier.
Je vais emprunter des tronçons des sentiers Denecourt-Colinet numéros 1, 2, 3, 6, 7 et 8.
Malgré ce traçage, et mon GPS, je vais à nouveau me perdre, hésiter, tourner, retourner. Les traces bleues sont minuscules, et les sentiers suivent parfois plusieurs directions. Mais les sentiers sont pittoresques et donnent un sentiment d'aventure et d'évasion à deux pas de Paris. Chaque retrouvaille avec ces petites marques bleues était comme magique, surtout dans les Gorges d'Apremont, où elles désignent des passages a priori improbables.
Les Gorges de Franchard (sentiers 7 et 8) se font en boucle de journée depuis Fontainebleau-Avon. Les gorges d'Apremont (sentier 6) se font à la journée depuis Barbizon.
J'avais trouvé l'idée d'un randonneur qui proposait de rejoindre les 2 sentiers et j'ai agrémenté la ballade au sortir de Fontainebleau par un petit détour par les sentiers 1, 2 et 3 (partiels).
Je quitte Fontainebleau à la nuit (arrivée à 7h25 par le train) et commence donc mon périple à la frontale.
Via les sentiers 1,2 et 3, je passe par les Mont Ussy, tandis que le jour se lève et que les couleurs se transforment.
Les petites traces bleues invitent à serpenter entre les pierres, ou à passer dessous.
Le chemin passe par un parcours de santé au sol sablonneux (les sables de Fontainebleau), puis aboutit aux gorges de Franchard.
Une nouvelle surprise dans cette promenade: cette balançoire à 2 pas du vide près d’offrandes hindoues.
Plus loin, une stèle sur laquelle a été gravé en 1904 un hommage à Denecourt-Colinet :

Salut sombre forêt dont l'ombre tutélaire
Donne à l'âme blessée un abri protecteur,
Aux vieillards, le repos, aux jeunes, le mystère,
A tous le calme bienfaiteur!
De nos tristes pensées aux jours des grandes peines,
Bien mieux que nos amis tu fus l'écho discret.
Aux martyrs de la vie, l'ombre de tes vieux chênes
des larmes garde le secret!
Hommage aux deux Sylvains qui vainqueurs du dédale,
Ont dévoilé pour nous ces bois mystérieux.
Aux Sylvains honorés, dont l'œuvre géniale
S'inspira de l'œuvre de Dieu!

Un dernier petit étang, près de la Roche qui pleure, avant de quitter les gorges de Franchard et de rejoindre, par une traversée rectiligne, les gorges d'Apremont.
J'aborde les gorges d'Apremont quand le soleil commence à se coucher. Ce n'est pas forcément perceptible sur les photos, mais le relief est sensiblement différent: plus arrondi, avec un sol plutôt plat entre les rochers. Au début, je songe à m'arrêter au cœur de ces mini reliefs. Mais je continue, jusqu'à l'éléphant, puis, le monument Millet-Rousseau. Pour terminer dans la forêt près de Barbizon. Peu après mon arrivée, j'entends sonner l'hallali (répétition ou cerf qui a succombé?). J'espère qu'ils ne vont pas se mettre en chasse dès demain matin!
La nuit sera douce, malgré la pluie qui commence à tomber dès 4h du matin.

Autant il est difficile de se perdre dans les gorges de Franchard, autant ces gorges d'Apremont constituent un véritable labyrinthe. Je me surprenais souvent à remercier ces deux Sylvains pour avoir tracé ce chemin. Je crois aussi qu'ils se sont bien \"amusés\" à choisir des chemins improbables, contournant un rocher, se glissant entre 2 autres, descendant dans des anfractuosités, alors qu'il me semblait qu'il existait parfois des chemins plus aisés. Il m'a semblé aussi que ce sentier 6 offrait de temps en temps différents choix de route. Dans ces cas-là, je regardais le chemin que j'avais prévu. Et combien de fois j'ai suivi ces rassurantes petites traces bleues, mais qui m'éloignaient également de ma trace pré-dessinée. Alors, je tentais de regagner le chemin, puis, je croisais de nouvelles marques bleues, et je les suivais à nouveau.
A la belle saison, ce sentier doit être hyper agréable et plaisant (même s'il doit aussi être très fréquenté), mais là, seule, sous la pluie, sur des pierres glissantes, pataugeant dans des rigoles qui auraient nécessité des chaussures amphibies, à tourner-chercher-retourner, et s'apercevoir 10 mètres plus loin que le chemin qu'on ne trouvait pas était juste là sur sa droite (ou sa gauche), même si je savourais l'expérience, j'appréciais aussi les rares moments où la pluie se transformait en paisible crachin.
Cela reste néanmoins un lieu magique, plus original à mon avis que les gorges de Franchard.
Le passage entre les blocs est parfois si étroit que mon sac racle sur les côtés. Parfois, il n'y a même que la place pour un pied à la fois. Les bâtons glissent sur ces pierres rondes et glissantes, et, de toutes façons, j'ai peu l'occasion de les planter, prenant appui directement sur les pierres pour passer, grimper, enjamber, patauger.
Je repasse très brièvement dans les gorges de Franchard avant la dernière ligne droite sur un chemin de terre longeant la ville de Fontainebleau pour rejoindre la gare.

La pluie est venue troubler les prises de vue, donnant parfois un flou que j'ai voulu garder.
Par contre, les couleurs étaient magiques.

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