Les 35 bosses (77, accès voiture, 2 jours avec bivouac)
30 - 31 décembre 2020
Découverte des 25 bosses et bivouac.
Le sentier mythique des 25 bosses me faisait de l'œil depuis avant ma sortie TMB. Il paraît que c'est LE terrain d'entraînement montagne. Je l'ai couplé au sentier Denecourt 16 que j’ai rejoint depuis le parking de la Feuillardière, à l'entrée du Massif des Trois-Pignons.
Pour rappel, Denecourt, vétéran de l'armée napoléonienne, est l'inventeur des premiers sentiers balisés au monde, en forêt de Fontainebleau.
Les sentiers Denecourt sont des labyrinthes ludiques, et on les suit avec un certain amusement, surtout quand on finit par comprendre que si une route dégagée s'offre à nous, Denecourt (et son successeur Colinet) choisira la voie qui serpente entre les rochers, qui nous fait passer dessous, rarement dessus. Cela devient presque ludique de se précipiter vers les rochers pour y retrouver la fameuse trace bleue, en évitant le "boulevard" tellement accessible qui se présente. J’ai parfois un peu tournicoté pour retrouver la fameuse petite trace bleue, au sol, sur un rocher, un arbre, au loin, sous mon nez, en me trompant dans ma façon de lire mon tracé GPS.
Le sentier des 25 bosses a été conçu par des sportifs (qui voulaient s'entraîner pour leurs sorties alpines). Le balisage est plus visible, mais le tracé est clairement technique. Là, les petites croix te signalent que oui, le chemin serait plus facile par là, mais non, ce n'est pas là que tu dois aller, nous on a choisi ce chemin technique là, tout droit, sur ces blocs de rochers au sein desquels tu n'imagines pas pouvoir passer!
Il comporte moins de dénivelé au total La Bossapas en forêt de Meudon, mais là-bas, cela se passe sur des sentiers bien roulants. Ici, peu de plat ou de sentier "facile", mais des blocs à grimper, en s'aidant souvent des mains, parfois en devant presque me coucher sur certains passages. Et je voyais des traileurs qui passaient allégrement les mêmes passages sur lesquels j'ai peiné. Dont un traileur qui, montant en courant, me dit "ça glisse moins qu'hier, hier, je suis tombé 5 fois". Pfiou! non seulement il remet ça tous les jours (?), me parle en courant et en montée sans essoufflement, mais en plus on peut vraiment tomber sur ce parcours!
Ce sentier m'a également procuré une sensation nouvelle: très souvent, l'arrivée en haut des bosses me faisait l'effet de sortir d'une grotte, je voyais la lumière! Sans doute parce que le chemin est principalement forestier (en dehors des plages de sable), et que la grimpette dans les rochers donne une sensation d'enfermement.
Et la présence de sable de façon quasi permanente est aussi complètement insolite. Le sable est présent jusqu'en haut des bosses et confère à ce sentier une ambiance et une luminosuté spécifique.
J'ai eu aussi une grande chance avec la météo. La pluie ne s'est manifestée que durant la nuit. La température était un peu fraiche (entre 0° et 6°), mais sans vent.
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Sentier des belvédères
La progression est classique dans ce sentier des belvédères, qui reste relativement en hauteur avec des vues régulières sur la forêt alentour. Comme le sentier Denecourt 16 chemine plus haut que le parcours des 25 bosses, en fait, la première bosse franchie passe quasiment inaperçue. Seules les marques rouges qui apparaissent signalent le changement de sentier, puis, très vite, le premier parterre de sable.
Sentier des 25 bosses
Au loin, la Croix de Lorraine du Pignon des Maquisards.
Après un petit détour par le Diplodocus, spot de varappe à l’écart du circuit classique, je me détourne à nouveau pour aller voir les fameux "Sables-du-Cul-du-Chien"; mer de sable de sable fin, sans eau: il y a 30 millions d'années, une mer d'eau chaude recouvrait le site, déposant du quartz au fond qui s'est désagrégé en sable.
On y trouve ce rocher protégé (interdit d'escalade) surnommé "Le Bilboquet". En fait, on lui trouve plutôt une tête de chien (selon le côté d'où on le regarde). Et un dernier petit détour jusqu’au rocher des Potets. J'aurais bien posé ma tente sur le sable, mais il faisait encore jour et des promeneurs de chiens circulaient encore. Je me suis donc avancée dans la forêt jusqu'au pied du rocher des Souris que j'attaquerai demain matin.
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Sentier des 25 bosses
Les bosses se suivent, plus ou moins ardues; et les repères d'escalade sont parfois bien visibles (notamment sur des rochers tout au bord de la pente). Avec, toujours, ce panorama vers la forêt de Fontainebleau. Au loin, j’aperçois à nouveau le Pignon de la Roche aux Fours, appelé également le Pignon des Maquisards, surmonté d'une Croix de Lorraine. Je suis arrivée au terme de ce circuit des 25 bosses.
Sentier des belvédères
L'univers féérique continue de me surprendre: monstres marins, gnomes, visages, insecte étrange, pierres rougeoyantes à l'image de la végétation environnante, jusqu'à la porte de sortie et le chemin menant vers le parking de la Feuillardière.
Cette forêt est une bien belle découverte pour moi. Je sais que j’y reviendrai.