France : Tour du Mont-Blanc.
16 jours
Jour 01
L'aventure commence sous la pluie, avec ma première erreur de routage... Les indications des panneaux et les miennes différaient. J'ai suivi les miennes, qui m'ont menée sur le bon chemin.
La pluie m'accompagnera durant quasiment tout le parcours.
Les nuages m'empêchent de me projeter vers ma destination du jour. Tant pis, tant mieux? je monte.
Le glacier du Bionnassay, d’où dévale le torrent, reste caché dans les nuages.
Je franchis le torrent sur un tout petit pont suspendu, clin d'œil au Népal, qui se termine sur un premier petit passage câblé sur les rochers.
J'arrive dans un parterre de myrtilliers et rhododendrons. Je rêve d'une tarte aux myrtilles. Et déguste les brimbelles (comme on dit chez nous) sur le chemin.
Un peu plus haut, un étroit sentier mène vers la source des 2 frères: les 2 frères Nicolaï, russes, ont acheté ce bout de terrain dans les années 1870 pour y construire leur pavillon de chasse. Il ne reste plus désormais que ces ruines, croix et porche. Le porche est une petite arche d'environ 1,50m de haut.
Sur le sentier est tranquillement installée une femelle bouquetin, qui se lève et descend tranquillement vers la vallée du Miage, à mon approche.
La source est là, étrange « salle de bains » à 2180 m d’altitude.
Le sentier se poursuit sur « le sentier des contrebandiers », petit sentier balcon que je n'emprunterai finalement pas le lendemain. Malgré les nuages qui me cachent l'à-pic, j'éprouve l'étroitesse du sentier et pressens que la sensation de vertige pourrait rapidement m'envahir et rendre la progression inconfortable, et ce, d'autant plus que ce chemin est déconseillé par temps pluvieux (et donc sol glissant), et indiqué par un panneau rouge (dangereux).
Je monte la tente sous la pluie, me prépare mon premier repas lyophilisé, et m’apprête à passer ma première nuit sous tente.
Lors d'un réveil au petit matin, vers 3h30 (le froid humide est un peu inconfortable), je suis en arrêt devant un spectacle saisissant, qui me réconforte et me fera sourire pour le restant de ma nuit: Le ciel est constellé d'étoiles, une mer de nuages blancs recouvre la vallée du Miage en contrebas, la lune, pleine, éclaire le Dôme du Goûter. Je vois plus bas quelques lucioles clignoter, je réalise que ce sont des alpinistes qui quittent le refuge du Goûter pour s'attaquer, à la frontale, à l'ascension du mont Blanc.
En pleine nuit, il fait 5°, je suis en extase, et je sais pourquoi je suis là.