Kyanjin Gumpa (3865m), AR Tserko Ri (4985m)
Jour 12
La plus belle et la pire journée de tous mes treks.
Nous démarrons un peu après 4h15 du matin. Pasang me guide dans le noir, à la frontale, au milieu d’un dédale de chemins.
Nous avançons très lentement, le souffle me manque.
Néanmoins, je prends le temps de m’émerveiller du spectacle de la montagne réveillée par le soleil, tandis que les sommets se révèlent alentour.
La pente dépasse le plus souvent 30 degrés, et peut atteindre jusqu’à presque 48 degrés.
Je progresse péniblement, portée par l’idée du 360° qui m’attend au sommet. Dix fois, cent fois, par manque de souffle, épuisée, découragée, je pense m'arrêter, renoncer. Je pense alors aux chemins noirs sur lesquels s’est reconstruit Sylvain Tesson. Cette ascension est comme mon chemin noir, nécessaire épreuve à traverser avant les prochains chemins plus aisés qui m’attendent dans ma vie future. Je ne peux pas renoncer.
Je partage ici ce fameux 360°.
Nous contournons le sommet en restant à 4500 m, avant de redescendre dans la vallée sur les 3 derniers kilomètres. Pasang apparaît tout petit petit sur ce chemin, face aux sommets du Langtang.
Je suis épuisée, je renonce à la balade demain, pourtant presque à plat, jusque Langhisa Kharka, une prairie au pied des glaciers. Je rêve de terminer mon trek à dos de cheval...