Du Fort de Pelousette au rifugio Becchi Rossi (refuge)
Jour 08
Aujourd’hui est une mini journée. Persuadée que le bivouac était interdit en Italie, j’ai donc prévu de m’arrêter au refuge sur le chemin, car je voulais faire un stop en Italie. Par contre, j’en ai profité pour démarrer plus tard, prenant le temps d’observer les bouquetins, puis les chamois, que je n’ai pas pu prendre en photo car ils ont détalé trop vite en me voyant surgir à quelques mètres d’eux.
Au loin, au nord, on discerne le massif des Écrins.
Je redescends au camp des Fourches chercher mon sac qui était heureusement bien à l’abri des intempéries sous sa cachette de pierres, et je rejoins le GR.
Au pied des Roubines Nègres, la sentier plonge vers la Salso Moreno, curiosité géologique faite de dolines qui se sont creusées suite à la dissolution du gypse sous-jacent. Lors des orages, ces entonnoirs se remplissent d’eau qui se colore en brun foncé du fait de la présence de marne sur ce terrain. En 1744-47 les troupes espagnoles occupent le terrain, elles observent ce phénomène qu’elles désignent alors du nom de Salso Moreno, qui veut dire « sauce noire ».
Alors que je m’élève vers le col de Pouriac, j’observe un berger accompagner son impressionnant troupeau de mouton vers les alpages.
Au col de Pouriac, je plonge vers l’Italie, et ses troupeaux de vaches.
Le bassa di Colombart (col de Colombart) est signalé par cette cloche. « Dans chaque souffle du vent, un glas sonne pour rappeler avec le sourire tous les amis qui aimaient la montagne ».
Je continue ensuite une descente tranquille vers le village de Ferrere et le refuge.
Au refuge, je vais partager ma chambre avec Arnaud, VTTiste, skieur, en formation de guide de haute montagne. Il a décidé de s’offrir 40 jours de route en VTT pour ses 40 ans, et il est parti de Slovénie, gravissant sur son chemin tous les sommets accessibles en VTT, avant de rejoindre Samoëns où il réside.
Pendant le repas, que nous partageons avec un groupe de 4 jeunes partis faire 4 jours de rando, un ancien du village nous explique pourquoi le drapeau occitan flotte fièrement aux murs des maisons de la région (vallées du Piémont et de la Ligurie), rappelant que cette région d’Italie appartenait à la grande région d’Occitanie. Puis, entonnant le « Bella Ciao » avec ses paroles originelles, il nous explique l’origine de cette chanson populaire du début du XXème siècle chanté par les "mondine", des saisonnières qui travaillaient dans les rizières des plaines du Pô, pour dénoncer leur condition de travail.