
De Le Gasquet aux Laupies (bivouac)
Jour 09
Après m'avoir fait un prix d'ami pour les 4 nuits, et invitée, donc, à partager le dernier repas du soir avec sa famille, Fabien, mon hôte, m'amène à Valleraugues, d'où le boulanger local m'emmènera jusqu'à l'Espérou pour la reprise de mon chemin.
Toujours fâchée avec mon téléphone, j'ai mal démarré l'enregistrement GPS, donc encore un trajet corrigé. Etape réalisée en 9h45 en fait.
Je pars de l'Espérou au petit matin. Brouillard et neige sont au rendez-vous. La route principale est dégagée.
Je m'engage ensuite sur une route secondaire, non dégagée. Un promeneur en raquettes m'a facilité mon début de cheminement: en marchant sur les traces des raquettes, je marche sur une neige relativement tassée. Jusqu'au moment où je vois les traces faire demi-tour, et là commence la progression fatigante. Assez régulièrement, je m'enfonce dans la neige jusqu'à mi-cuisse, parfois je tombe, et seuls les bâtons permettent de prendre appui pour me relever.
Au niveau du col de Montal, neige et nuages se confondent, et je suis éblouie par le soleil qui blanchit et estompe toutes les nuances. Je n'ai plus aucun repère visuel. Je dois me fier uniquement à mon GPS pour retrouver ma route. Un gros moment de doute et d'inquiétude pour la suite de ma journée.
Le panneau du col de Giralenque est à peine visible.
Tout au long du chemin, je croiserai des traces de chevreuils ou cerfs qui ont traversé la route, mais je ne verrai ni n'entendrai âme qui vive.
Je prends peu de photos durant cette journée; le décor est relativement identique tout le long: neige, nuages, arbres, mais, surtout, je suis concentrée sur chaque pas que je fais, les yeux rivés au sol, les bras accrochés aux bâtons qui me soutiennent, et, finalement, je ne pense même pas à prendre des photos.
Arrivée à la Cascade d'Orgon, je ne pourrai la prendre en photo que depuis le petit pont qui la surplombe, la visibilité est trop courte pour la prendre depuis le point de vue aval.
Je marche un temps sur une route relativement dégagée, jusqu'au col du Minier, où un bonhomme de neige m'accueille à l'entrée du chemin forestier qui me conduit vers le lac des Pises.
A l'arrivée au lac, je commence à être un peu fatiguée de marcher dans cette neige profonde. Un des sentiers d'accès au lac est fermé, je m'engage sur un autre côté, mais, lorsque j'arrive, sur un chemin enneigé, peu accessible, que j'aperçois le lac gelé, dont je discerne mal les contours, plus ou moins noyé dans les nuages, je renonce à essayer d'avancer plus loin, me disant que de toutes façons, la visibilité réduite ne me permettra pas d'avoir une vue large du lac.
Il est déjà 14h. cela fait presque 7h que je marche ainsi dans la poudreuse, et je commence à me demander où je vais pouvoir finir cette journée. Et, histoire de gagner du temps en ne cherchant pas à aller voir plus loin le lac, je me perds dans la forêt au retour, croyant reconnaître les enchevêtrements d'arbres et de neige, je tournicote jusqu'à ce que, à nouveau, je ne me fie qu'à mon GPS et non plus à la reconnaissance visuelle.
La suite du trajet devient nettement plus facile et agréable, car dès 1200 m environ, la neige a commencé à fondre.
Arrivée aux Laupies, sur la Dourbie, un peu à l'écart du village, je trouve le perron d'un gîte fermé en cette saison. Le mini espace est abrité du vent, plat et sur terrain meuble. Je monte ma tente avec empressement et, j’apprécie un bon repas (lyophilisé) bien chaud. J’enfile des vêtements secs (la neige avait fini par tremper le bas de mon pantalon et mes chaussettes et chaussures, et j'ai marché dans une ambiance nuageuse humide, mais douce, la plus grosse partie de la journée), et je tombe comme une masse.
Cette journée m'a épuisée!
Ce fut finalement une mini-aventure, pour moi qui souhaitais avoir de la neige! Je regrette juste que les nuages ne se soient pas levés pour me permettre de profiter des 2 sites que je souhaitais voir.