
Du refuge de Cabrespine à Thiézac (bivouac)
Jour 19
De nouveau une superbe journée, le soleil, les paysages qui m'ont conquise, vallées après vallées.
Je surprends un randonneur contemplatif qui m'évoque "la Montagne Magique" de Thomas Mann.
Puis je me mets en route au soleil levant, tandis que les nuages recouvrent la vallée.
Je rencontre un taureau Salers à la houppette négligée, puis un bunker de la 2ème guerre mondiale.
Je surpends une basse-cour à Saint-Julien de Jordanne.
Les reliefs au dessus de Mandailles resplendissent de verdure.
Je me dirige ensuite vers la cascade du Luc.
Et je contemple, face à moi, la crête entre le col de Redondet et le Puy de Bassierou : la fameuse crête "pénible" dont je parlais hier.
Et je finis enfin au pied du Puy Griou, qui me faisait de l’œil depuis le début de mon parcours dans le Cantal.
En montant au puy et en le contournant, je finis par comprendre pourquoi les GR, dans le Puy de Dôme ou dans le Cantal, contournent les puys au lieu de les franchir: cela augmenterait de beaucoup et les temps de progression, et la fatigue. Je suis donc sagement le GR et je contourne le Puy. Au passage, je déguste des myrtilles bien sucrées (on peut distinguer une cueilleuse sur ses flancs). Outre le panorama, je découvre un pierrier digne de certains sommets alpins.
Le long du chemin, un panneau signale une fosse à loups, ou goufio en patois; elle furent installées au XVème siècle pour capturer les loups.
En fin de journée, je descends doucement vers Thiézac.
Peu avoir passé la statue de Saint-Georges terrassant le dragon (j’oublierai demain matin de la prendre de face), je vais voir la grotte des ermites, datant du XIXème siècle.
"Sanctifiée par les ermites, berceau du pèlerinage de Notre-Dame de Consolation, et restaurée en 1911 en reconnaissance d'une guérison miraculeuse." dit la plaque au dessus de la tombe.
Je passerai une nuit douce et tempérée, à l'abri sur le parvis de la chapelle de Notre-Dame de Consolation.