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POURQUOI JE MARCHE ?

Catherine Lienard

15 août 2021

Mon envie de découvrir m'amène à construire des projets cumulant plusieurs sentiers, en gardant la limite de 3 semaines de trek.


A partir de 2025, je me projette en grandes itinérances (1000 km et plus).

Je n'ai pas la réponse à "pourquoi je marche?", si ce n'est que j'ai toujours aimé ça, mais que, fumeuse, j'étais obligée de limiter mes sorties du fait de mon essoufflement. L'arrêt du tabac m'a offert cette liberté de marcher et de pouvoir compter sur mon corps afin qu'il me porte sur les chemins.


Je sais par contre que je suis dans la recherche pure du plaisir, du ludique, de l'émerveillement. C'est vraiment mon âme d'enfant qui est aux commandes lorsque j'anticipe mes parcours, et plus encore dès les premiers pas à la sortie du train, ou du bus, où l'excitation est à son comble.


Bien sûr les doutes sont là aussi, le "mais qu'est-ce que je fais là?", et le "est-ce que je vais y arriver?", mais ces questions s'estompent dès le premier kilomètre parcouru, dès que j'ai trouvé les premiers repères du sentier, et que mon corps a commencé à prendre la mesure du chemin qui m'attend. Je laisse mes jambes me porter, à leur rythme, mon souffle s'adapter, tranquillement, mes bâtons se planter, en cadence, et les kilomètres se déroulent alors sous mes pas, me réservant un spectacle précieux, sans cesse renouvelé. 


Ces chemins attisent ma curiosité. Ils me font parfois presser le pas pour arriver vite à cette vue que l'on me promet magnifique, panoramique, pittoresque, ou parfois m'arrêter, subjuguée par la magie d'une ambiance colorée ou nuageuse, charmée par des chants d'oiseaux, amusée d'une houppette poilue s'enfuyant dans les fourrés, envoûtée par les sommets enneigés qui apparaissent au détour d'un chemin, d'une montée, d'un sentier en sous-bois, grisée par le spectacle de ces cascades qui se dérobent au regard ignorant, ou simplement émerveillée par cette nature qui s'offre, généreuse, à mes sens en éveil.


L'adulte, lui, reste aux commandes des préparatifs: le poids, l'utilité, et le confort - je ne suis pas une MUL (Marcheuse Ultra Légère) absolue - de l'équipement, le tracé des chemins, le repérage des points d'eau et de ravitaillement, des points de bivouac possibles ou interdits, la difficulté et faisabilité du parcours, notamment les chemins potentiellement vertigineux.

Je ne suis pas une adepte du "bushcraft", je ne cherche pas à rejouer "Into the Wild", je ne cherche ni à me défier, ni à me mettre en danger, ni à éprouver mes limites. Je ne suis pas en mode survie dans le désert de Gobi ou l'Alaska, mon "aventure" se passe en fait à quelques kilomètres de la civilisation! Je n'ai pas l'intention de me transformer en femme des cavernes (ou des bois), même sur mes futures longues itinérances. Le savon, le déodorant solide, les mini-tubes de dentifrice me sont indispensables, et les douches en camping ou chambre tous les 5-6 jours sont les bienvenues pour le grand lavage corps-vêtements.


Je ne suis pas dans une démarche spirituelle, ni écologique, ni humanitaire, ni humaniste. Par contre, j'ai à cœur de respecter cette terre qui m'accueille et me porte.


En fait, je crois que j'ai simplement (re)découvert un grand et magnifique terrain de jeu.

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