
Catherine Lienard
15 oct. 2021
Après les premières sorties - le temps de la découverte, de l'enthousiasme, de l'attrait de l'aventure et de la nouveauté de l'expérience -, viennent la réflexion et le principe de réalité: en fait, tout n'est pas que "luxe, calme et volupté" dans ce type de voyage. Certains jours, le moral en prend aussi un coup, avec des doutes, des moments de découragement, de la colère parfois.
Voici une petite liste de diverses déconvenues.
Quand tu reçois tes mini guêtres 1 jour après ton départ parce que tu t'es décidée au dernier moment pour des chaussures basses, et que la livraison arrive un jour plus tard que prévu.
Quand tu crois que ce sont tes chaussures basses sans guêtres qui laissent rentrer les débris, et que tu t'aperçois le dernier jour que tu avais en fait un trou sur le coté de la chaussure, et ce, dès les premiers jours.
Quand ton matelas gonflable se dégonfle, sans que ce soit un trou que tu pourrais réparer, que tu n'as pas de couche isolante pour te protéger du froid du sol, et qu'il te reste plusieurs nuits à passer par 5°C ou moins.
Quand les genoux ne vont finalement pas si mal, mais que la hanche (et le dos) soudain se manifestent, heureusement, avec quelques kilos de sac en moins, la douleur s'est estompée.
Quand tu suis un chemin à l'envers: suivre les traces du GR, sans vérifier son GPS ou sa boussole, et s'apercevoir au bout de 30 min de marche que tu l'as pris à rebours.
Quand le GR est signalé tous les 10 m sur un chemin rectiligne sans ambiguïté, mais tous les 200 m (au moins) quand il y a des embranchements, voire plus signalé du tout. Heureusement que j'ai ma pré-trace et une boussole!
Quand le sentier est tracé dans le lit d'un ruisseau, et que ce sentier n'est pas aménagé (merci aux bénévoles de la FFR qui entretiennent et aménagent nos sentiers de rando): tu as donc le choix entre patauger dans la boue (ou les bouses) ou faire du gymkhana, aidée des bâtons, pour essayer de trouver des touffes d'herbe, des mottes stables, ou des pierres émergées; et ce sentier, naturellement, te semble terriblement long.
Quand tu es en boucle sur ton appli météo et ton appli GPS depuis au moins 4 jours pour planifier les jours suivants du fait d'une météo qui s'annonce désastreuse.
Quand tu arrives à la porte d'un camping après l'heure d'ouverture de l'accueil; heureusement, les campings municipaux permettent d'éviter ce type de déconvenue: en plus du tarif minime, on peut poser sa tente en arrivant tard, laisser sa quote-part dans une boîte à lettres, et repartir aux aurores.
Quand tu as oublié que c'est un week-end, et qu'avec le beau temps, les randonneurs sont de sortie (cf ma déconvenue au refuge de Cabrespine).
Quand tu as oublié que c'est un week-end (bis), notamment un dimanche, et que la supérette du coin est fermée. Cela va aussi pour les jours de semaine où tu arrives juste 5 min après l'heure de fermeture de la mi-journée.
Quand tu as chargé tes 3L d'eau dès le matin de peur de ne pas en trouver dans la journée et que tu croises des fontaines ou ruisseaux accessibles tout le long du chemin.Â
À l'inverse: quand tu pars le matin avec moins d'1L et que tu ne croises aucun point de ravitaillement d'eau accessible. Bon, j'ai toujours été sauvée finalement par au moins un maigrelet ruisseau, même si, parfois, c'était en aval de troupeaux, ce qu'il faut essayer d'éviter.
Quand tu es phobique des araignées et que tu passes ton temps à couper des fils de la vierge; et que tu découvres que tu as une araignée qui fait le voyage avec toi depuis plusieurs kilomètres!
Et, ce qui m'irrite vraiment au plus haut point: les déchets que les gens laissent derrière eux!