Jour 03
Du refuge de Vallonpierre aux lacs de Pétarel (bivouac).
Premier changement de programme: la météo menace, l'orage est censé arriver lorsque je devrais monter au Vieux Chaillol. Je choisis donc de continuer en vallée, pour avancer plus vite (j'avais prévu de cheminer en balcon sur le Chapeau). Et bien m'en a pris parce cela m'a permis de bivouaquer à côté d'un des lacs de Pétarel.
Après un petit déjeuner au refuge, j'entame la descente vers le refuge du Clot Xavier-Blanc, où j'avais bivouaqué l'an dernier. J'en profite pour me poser, avec le Chapeau en ligne de mire. Je réévalue mes temps de progression par rapport à la menace orageuse. et je réécris ma trace (ouf, il y avait du réseau), même si cela nécessite de marcher un certain temps en bord de route plutôt que sur sentiers.
Je retrouve, de loin, la cascade de Combefroide, le long de laquelle j'étais montée vers l'Olan l'an dernier. Il me semble que les glaciers (de l'Olan) ont fondu.
Malgré le temps qui presse, je fais ma petite visite touristique aux Oules du Diable, des gorges creusées par le torrent de Navette. J'en profite pour me rafraîchir avant d'entamer mon ultime montée de la journée. Je serais à 2 doigts de me précipiter dans l'eau toute habillée tellement j'ai chaud. Je me contente de m'asperger abondamment.
Le chemin, heureusement le plus souvent en sous-bois, s'élève rapidement. Mes réserves d'eau diminuent dramatiquement car je n'ai pas trouvé à me recharger en eau depuis le torrent de Navette, et j'engloutis des litres d'eau, j'espère pouvoir le faire une fois arrivée aux lacs, en attendant, j'économise, et je mange les framboises qui bordent mon chemin.
J'arrive au petit lac de Pétarel.
Et, très vite, un des 2 grands lacs de Pétarel au pied du pic de Pétarel. Je cherche juste un endroit pour le bivouac, je sais que je verrai l'autre lac demain.
Je refais mes réserves d'eau, au milieu des alevins.
La pluie menace, le vent se lève, violent. À peine ai-je fini de monter ma tente que la pluie arrive, suivie d'un orage que j'entends tonner, et se déplacer, contournant les sommets disposés en rempart autour de ma tente.
Lorsque le calme revient, un hélicoptère de secours en montagne commence à survoler le lac. Je sors de ma tente pour lui indiquer que tout va bien. Au départ, je craignais que ce ne soient les gardes du parc qui venaient me sanctionner parce que je n'avais pas le droit d'être là, ou parce que ma tente était montée avant 19h. En fait, ils étaient venus chercher un randonneur blessé, posé, avec un partenaire, de l'autre côté du lac.
Une fois l’orage passé, les couleurs se font magiques, et je profite du spectacle.