Jour 15
De Ramche (4480m) à Tséram (3853m) – AR Oktang (4750m)
Aujourd’hui, nous allons rejoindre un premier « camp de base » du Kangchenjunga, en fait, il s’agit d’un point de vue, le camp de base de départ des ascensions se situe beaucoup plus au pied de la montagne.
Il est prévu que le temps soit couvert assez tôt dans la matinée, j’essaie de persuader Pasang de partir plus tôt, de lui faire entendre que « non, je vais moins vite qu’il ne le croit », mais il n’en démord pas, nous partirons à 7h30.
Nous voilà donc partis dans la brume matinale, dans la neige fraichement tombée de la nuit (20/30 cm de neige). Dès la dissipation des premiers nuages, le soleil darde ses puissants rayons sur une neige quasi immaculée. Pasang chemine devant, toujours aussi alerte que si nous étions 1000 m plus bas. Bien que la pente soit d’à peine 10 %, je peine, mes poumons réclament leur dose d’oxygène.
Tandis que je vois le vent pousser les nuages vers le Kangchenjunga, je découvre que Pasang a eu l’idée d’un « raccourci ». Nous nous retrouvons dans des rochers, dans la neige, sans visibilité, obligés de mettre les mains et d’avancer à pas mesurés et prudents. Je lui fais alors remarquer que ce chemin nous rallonge, que le chemin officiel est quelques mètres plus haut, et, semble-t-il, beaucoup plus praticable. Nous sommes donc obligés de faire demi-tour pour rejoindre le sentier balisé (piquets et cairns), et, lorsque nous arrivons au but (avec 1h de retard sur l’horaire prévu par Pasang), nous constatons que les nuages ont gagné la course : le Kangchenjunga est invisible !
Je fais néanmoins les photos d’usage, et nous patientons environ 1h, espérant que le vent continue de pousser les nuages plus loin. Mais le Kangchenjunga oppose une muraille infranchissable. Un petit rayon de soleil nous dévoile le camp de base, masse blanche floutée dans des nuages blancs.
Après une halte déjeuner à Ramche, nous rejoignons Tséram, sous la pluie.