Jour 05
De Namo Buddha à Balthali
Lever 5h, puja 6h, petit-déjeuner 7h. Durant la cérémonie, les petits moines d’à peine 6 ans ont du mal à tenir éveillés, un moine plus âgé passe dans les rangs pour les rappeler à l’ordre (se redresser). Je les verrai plus tard s’endormir sur leur table de petit-déjeuner…
Je refais un petit tour dans Namo Buddha et retourne sur la colline. La plupart des khatas de cérémonie ont été retirés, la représentation de la colline, le Bouddha Shakyamuni et le sacrifice de Namo Bouddha sont librement visibles. Et, en levant les yeux au dessus des autels, je découvre une autre représentation statuaire de Namo Bouddha et des tigres.
Puja de 12h30, repas à 13h30, avec les moines, une dernière fois.
Puis, j’entame ma descente vers Balthali, sous une nuée de bannières tibétaines.
La vallée de Balthali est une vallée agricole, plate.
Le chemin quitte la route dans les hauteurs de la Rosi Khola que je traverse ensuite sur un pont suspendu avant d’attaquer une volée de marches jusque Balthali.
Je traverse des champs de pommes de terre, dans lequel travaillent principalement des femmes, avant d’arriver au village. Quelques maisons restent marquées par le tremblement de terre de 2015.
Mon hôtesse m’indique qu’aujourd’hui est le dernier jour d’une grande fête hindoue, et une cérémonie a lieu dans un temple au fond de la vallée à quelques kilomètres de là.
Comme je suis arrivée très tôt (environ 1h30 de marche depuis Namo Buddha), je décide d’aller y faire un petit tour. Je regarde sur la carte, il me semble déceler un chemin qui traverse les collines avoisinantes. Après une première erreur d’aiguillage dans le village, les villageois m’expliquent que je ne peux pas passer là où « open street maps me dit que je peux passer », je rejoins donc un chemin, plus ou moins tracé, plus ou moins escarpé, qui me fait descendre en fond de vallée vers la Ladku Khola, puis remonter. Une fois sur les hauteurs, j’arrive dans un village où un habitant m’explique où je dois redescendre, sur un sentier tracé bien raide sur la pente, et, enfin, j’aperçois ma destination : Ladkeshwor Koti home, un temple dédié à Shiva.
Les hindous se sont installés (mini bus, tentes) pour plusieurs jours à proximité du temple.
Comme dans de nombreux endroits où on lieu des cérémonies hindoues, le cours d’eau est pollué par les déchets divers et variés, et notamment d’abondants sac plastiques.
Près de l’imposante statue dédiée à Shiva, des petites statues ; Hanuman et Ganesh.
Une cérémonie de bénédiction par des brahmanes a lieu dans le temple ; je m’approche timidement, tentant de passer discrètement à proximité, ne voulant pas être sacrilège, et je me fais interpeller par un policier ! Quelle faute ai-je commise ? En fait, tandis qu’il me demande de revenir sur mes pas, il interpelle un brahmane pour qu’il me bénisse; tikka (gris, cendres de bouse de vache séchée) sur le front et mala en graines de rudraksha autour du cou, me voilà purifiée et protégée par Shiva! Les pèlerins applaudissent et quelques uns se prennent en selfie avec moi.
En poursuivant mon chemin, je me rends compte qu’il existe en fait une route parfaitement tracée, menant à Balthali, qui surplombe les lacets de la Ladku Khola.
À mon retour à la maison d’hôte, je rencontre un couple de touriste israéliens avec lesquels je partagerai le dal bhat du soir, elle vient de finir psychologie, lui est psychothérapeute ! Le hasard est parfois facétieux !