Phakding (2652m) - Namche Bazar (3440m)
Jour 05
Aujourd’hui est une dure journée, avec une montée qui me semble interminable vers Namche Bazar.
Nous franchissons à Monjo (2835m) la porte d’entrée dans le parc de Sagamartha, après avoir validé nos permis trek au chekpoint.
Sagarmatha est le nom népalais de l’Everest, il signifie « la montagne qui touche le ciel », en sanskrit. Chomolungma est le nom tibétain de l’Everest, il signifie « mère du monde ».
Cette porte Kani traditionnelle, avec molins à prières et représentations peintes de diverses postures du Bouddha, marque l’entrée dans la vallée du Khumbu, vallée sacrée du peuple Sherpa.
Des panneaux avertissent les visiteurs, l’un portant les préceptes bouddhistes, l’autre les interdits dans le parc national.
Préconisations (bouddhistes) :
Abstiens-toi de prendre la vie
Abstiens-toi de la colère
Abstiens-toi de la jalousie
Abstiens-toi d'offenser autrui
Abstiens-toi de prendre des substances toxiques
Nous descendons tout d’abord jusqu’à Jorsalle (2740 m), puis nous entamons la montée vers Namche Bazar. Nous rencontrons régulièrement des convois d’animaux de bât dont les conducteurs sont souvent des adolescents.
Le double pont Hillary, l'ancien en bas, le récent, 130m de long, construit en 2013, en haut se situe peu après le village de Larja Dobham (2830m). En contrebas, des bouquetins népalais (thar) et le Bhote Khosi Nadi quii prend sa source au Tibet et se jette dans la Dudh Khosi.
Le long du chemin, des poubelles de tri en dur, et des petits stands de ravitaillement.
Nous arrivons à Namche Bazar, capitale du pays sherpa, et gros centre commercial. Les caravanes de mules et de dzo n'iront guère plus haut, et celles de yaks pas plus bas (mais elles iront jusqu'au Tibet par le col de Nangpa La, à 5761m).
A l’entrée de la ville, une statue en hommage à la première femme sherpa à avoir atteint le sommet de l'Everest par la face nord le 19 mai 2000.
Le lotus rose, symbole terrestre du Bouddha, représente la purification de la parole, du corps et de l'esprit, la voie vers la libération des états impurs, exprimée dans le mantra "Om Mani Padmé Hûm".
Je quitte le groupe pour explorer un peu la ville.
Les porteurs ont leurs appartement dédiés, ils ne logent pas dans les lodges pour touristes. Dans des villages, ils dorment dans les lodges sur les banquettes de la salle à manger, une fois que les touristes ont gagné leur chambre.
Nous sommes samedi, jour du haat bazar, marché du samedi.
Mes pas me mènent vers des extérieurs plus populaires de la ville, j’y aperçois l’intérieur spartiate des maisons, dans lesquelles les habitants n’ont souvent ni chauffage ni électricité, ni eau courante potable.
Les lodges pour touristes, elles, sont chauffées de 17h jusqu’au coucher du dernier touriste. Ensuite, le feu meurt doucement dans le poêle central. Les chambres ne sont pas chauffées. Sont utilisés pour le chauffage, le bois (dont l’abattage est réglementé), ou les bouses de yak séchée
Je termine ma journée au crépuscule, admirant le Thamserku (6608m), le Kusum Kanguru (6367m)
Je suis submergée par l’émotion: j'y suis, dans l'Himalaya, j'ai réussi à arriver jusque là! L'Everest, c'est un peu mon Graal, même si je sais que je ne le gravirai jamais. Je reste de longues minutes à contempler le spectacle, remplie de joie et de fierté. Les étapes à venir me semblent désormais accessibles.